Certains croient encore que la voie excrétrice urinaire est juste bonne a conduire les urines du rein au méat urétral, et réparer ainsi l’erreur d’une nature imprévoyante qui a placé ces deux organes si loin l’un de l’autre. On admet que l’intestin soit long car il absorbe, nourrit et accomplit une noble tache avant d’éliminer les déchets. Mais la voie excrétrice urinaire ne fait que drainer les urines, sans rien changer à sa composition.
Cette succession de canaux et de réservoir n’est pourtant pas le fait du hasard. Elle a été pensée pour notre sécurité et notre confort. Les 30 cm qui séparent le rein de la vessie permettent à l’uretère de propulser activement les urines en mettant le rein à l’abri des dangers du milieu extérieur, notamment de l’hyperpression et de l’infection. La vessie permet de remplacer une sécrétion lente et continue par une évacuation massive et brève, plus confortable. Les espèces supérieures apprirent à la contrôler, à retenir et même à expulser leurs urines, sur commande, et pas seulement pour soulager un besoin. La vessie acquit un rôle social.
Ainsi le chien male marque son territoire en urinant, le chat male attire ses conquêtes en urinant et le rhinocéros urine pour annoncer ses attaques…La fonction vesicosphincterienne est donc, indiscutablement la fonction viscérale la plus intelligente, et par conséquent, la plus psychologiquement vulnérable ce qui explique le retentissement de beaucoup d’affections psychologiques sur la miction.